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En complément de la version audio, retrouvez juste en-dessous la fiche critique plus détaillée à partir de laquelle j’ai réalisé cette vidéo. Bonne écoute et bonne lecture.

Avant-Propos

Salut à toi, Autrice, Auteur, Lectrice, Lecteur ou Curieux, moi c’est Big Brother ! Après un temps d’absence, me revoici pour ton plus grand plaisir.

Sache que ce que je fais dans cette critique n’a rien d’exceptionnelle :

On recrute, alors n’hésite pas à t’inscrire ou à partager. Sur ce, c’est parti !

pencil - critique - correction -scenario

1 • De bons ingrédients scénaristiques, mais une recette qui ne suit pas

Le résumé savoureux et surprenant

Franchement, lorsque j’ai reçu ton roman je m’attendais à un roman feel-good, ou à une « farce », comme le pense Henry, justement. Mais en même temps, je me suis dit… Allez, pourquoi pas ! Donc, je pense que si tu finis par éditer ton roman, il va falloir vraiment travailler sur la couverture pour contrebalancer avec ce côté… loufoque. Ou sinon changer la quatrième de couverture, mais je la trouve super sympa, si ce n’est le mot survivalisme qui peut induire en erreur sur les thématiques abordés dans le récit.

Mais c’était sans compter le roman en lui-même qui révèle bien des surprises.

Du scénario hyper-réaliste au prévisible ubuesque

Avant d’aller plus loin, sache que je vais diviser ma critique du scénario en deux parties : d’abord du chapitre 1 à la fin du chapitre 2, lorsque ton héros découvre les objets dans son siège. Puis du Chapitre 3 au 6, car je faisais toujours les mêmes remarques.

Chapitre 1 à mi chapitre 2 : un presque sans faute

Que dire de cette première partie… Je pense que tu y montres dans ces premières pages tout ton talent et prend vraiment le temps de poser chaque détail, sauf peut-être sur l’univers, mais on y reviendra après. Rapidement, alors qu’on s’attend à une blague autour du Nutella, on se prend au jeu de chasse au trésor. L’idée du codage et du tampon m’ont ramené à l’époque du lycée où je jouais avec mes frères à résoudre des énigmes, dont des codes. Et pour le coup, je me suis dit que ton roman pourrait presque se prêter aux livres dont vous êtes le héros.

Il y a cependant quelques points noirs dans cette partie sur lesquels je veux revenir, même si un concerne aussi l’univers. Je te prie de m’excuser si je me répète un peu :

  • On est en 2060, mais on reçoit des colis sans numéro de suivi ? Vraiment ? Depuis une dizaine d’années maintenant tous les colis sont suivis, surtout pour des questions de sécurité. D’ailleurs, il y a eu dans ton univers un virus à cause de produits alimentaires. Ne devrait-on pas davantage se méfier des colis suspects qui trainent cinq ans à la poste ? Pire, le détruire ?
  • Je n’ai pas compris pourquoi les garçons s’embêtent à chercher qui est l’expéditeur alors qu’une croix pointe sur la Sibérie ? La logique voudrait qu’ils se payent un voyage et y aillent directement, plutôt que de dépenser des sommes exorbitantes (j’y viens juste après) et du temps (ils ont deux jours de base) à arpenter d’autres pays. La carte n’est pas très logique : elle devrait les mener vers un premier indice et pourquoi pas faire en sorte qu’après les révélations de la tante d’Henry ils décident d’aller en Sibérie

Sinon, rien à dire sur les actions de ces deux premiers chapitres, au contraire. J’en parlerai dans la partie Personnage, mais à jusqu’ici, j’ai cru à tous tes personnages, leurs ambitions, leur amitié. Tu trouves toujours le temps de bien introduire des points sur l’univers, la situation géopolitique notamment, mais pas de façon artificiel. J’étais pris dans l’histoire et je me demandais comment ils allaient s’en sortir.

Chapitre 2 – Chapitre 6 : « la chance » ou les limites d’un scénario insolvable, sauf par Deus Ex Machina à répétition

Si tu te souviens, je t’ai contactée quelques temps après avoir commencé ma lecture. C’était juste après le chapitre 1. Il y avait quelques points à revoir, notamment sur la cohérence de l’univers, mais les idées tenaient la route, l’enquête me rappelait un bon Professeur Layton, avec ses casse-têtes infaisables. Enfin, je sentais que tu voulais nous raconter plus qu’une histoire de pot de Nutella à consommer. Je le sais, car j’ai fait un tour sur ton Wattpad et chacun de tes écrits porte un message et sa part de symbolique.

Malheureusement, à partir du chapitre 2 on quitte totalement l’atmosphère sérieuse et tendue pour enchaîner les facilités scénaristiques et les intrigues désamorcées. Tout part malheureusement d’une chaise au chapitre 2. La réflexion pour en arriver jusqu’au fait que c’est dans la chambre d’Henry que son père aurait caché ses affaires les plus précieuses tient la route, même s’il y avait plus simple étant donné qu’ils sont riches. Mais après, je n’ai pas compris : Henry ouvre sa chaise et découvre des liasses de billets et un carnet. Ok, très bien. Combien d’euros (ou de ta monnaie ?) ? Pourquoi je te pose cette question ? Car c’est ton Premier Deus Ex Machina : ton héros se retrouve en possession d’une somme d’argent illimité. Et du coup, vont s’enchaîner logiquement plusieurs facilités :

  • Les fausses cartes d’identité : il peut se payer des fausses cartes d’identité réalisées par son voisin, en une nuit, ce qui coûte très cher. Premièrement, tu ne parles pas du voisinage d’Henry, mais c’est un riche qui vit dans un Paris futuriste. Au vue du profil de son père, ils vivent dans un beau quartier. Pourquoi un homme riche ferait des fausses cartes ? Et les donneraient à des mineurs sans poser de questions ? Enfin, en envisageant que c’est le cas, avec la crise sanitaire autour du Nutella et les guerres qu’on a aujourd’hui, les autorités en 2060 continuent encore de ne pas savoir détecter des faux papiers ? Et dans plusieurs pays d’Europe et un asiatique, avec la Sibérie ?
  • Des voyages aux frais de la reine : notre trio va voyager sans compter, achetant parfois pour des vols du jour-même trois billets. Sauf qu’il y a deux incohérences :
    • Ton héros a de l’argent liquide, donc comment peut-il payer en ligne avec son téléphone ?
    • Son père, voyant que son fils a disparu, n’a pas l’idée de contrôler ses dépenses, sûrement anormalement élevées, pour le suivre (vu qu’il sait quels vols il achète) ? Ou mieux : pourquoi ne pas bloquer sa carte et l’attraper à Francfort ? Son père l’élève à la dure, mais tient à lui, sinon il ne lui donnerait pas autant de choses hors normes à réaliser. Il sait qu’il a un grand potentiel, mais il s’y prend mal pour l’aider à le développer.

Le deuxième type de Deus Ex Machina ce sont les individus et les circonstances que vont rencontrer nos héros « par hasard » :

  • L’allemande à la mémoire d’éléphant, dans la bonne poste : une fois arrivés à Francfort, nos héros décident de choisir les postes les plus proches de l’aéroport. Pourquoi ce choix ? Les postes les plus loin n’utilisent pas l’aéroport ? Et ensuite dans l’un des établissements ils vont tomber sur la postière qui a un lien avec le tampon et s’en souvient comme si c’était hier, etc… Ça fait beaucoup, non ? Comme dirait, Henry : « une chance infime ». Est-ce une bonne idée de démarrer ton intrigue par de la chance ?
  • La fan des Anglais, des Français et pédophiles : là, encore, je n’ai pas compris. Nos amis arrivent au Danemark et ont une difficulté de taille : on ne veut pas leur donner une information clé. C’était le moment de prouver leur intelligence. Mais tu choisis une nouvelle facilité : une « jeune fille » danoise (vu qu’elle travaille là je dirais qu’elle a au moins la vingtaine) est fan des Français et Anglais va séduire en deux mots le gars de l’accueil et hop ils obtiennent l’information. Et derrière, elle va embrasser Henry. Pourquoi ? Quelle fille ferait ça ? Toi qui fais de la psychologie, j’aimerais bien une explication.
  • Le colis qui arrive pile au bon moment au bon endroit : celui j’hésite à le mettre à développer car tu dis clairement dans le texte que c’est peut-être fait exprès. Je ne sais pas, mais si tu veux que ton effet marche avec le colis, il faut que tout le reste n’ait pas l’air d’être le fruit du hasard, car comment peut-on prévoir le hasard ? Comment la tante de ton héros aurait pu prévoir que dans cinq ans jour pour jour il trouverait de l’argent pour venir au Danemark ? Je pense qu’il faut bien travailler cette histoire de complot et de colis qui apparaît au bon moment pour ne pas tomber dans le « c’est magique ».

Et malheureusement toutes ces facilités m’ont gâché mon expérience de lecture quand tu revenais à ton meilleur niveau d’écriture : par exemple les retrouvailles avec Madame Mills étaient très fortes en émotions, bien amenées. Sauf lorsqu’elle essaye de t’expliquer qu’elle a envoyé il y a cinq ans un colis avec un pot de Nutella en espérant qu’Henry résolve l’énigme. Pourquoi ne pas avoir prévenu les autorités ? Ou même pris contact avec son père ? Même s’ils ne s’apprécient pas, des vies sont en jeu, dont la sienne ! Non, elle décide de mettre en danger son neveu. Et comment se fait-il que le colis soit arrivé « pile » au bon moment chez Henry ?

Je t’avoue que je suis assez partagé, car même si on semble se diriger vers la théorie du complot, tout le reste est tellement peu maîtrisé, facile, qu’on a l’impression d’avoir une énième facilité scénaristique inventée sur le coup.

Mais je comprends pourquoi, car c’est la raison pour laquelle ton roman sera un succès ou un échec : tu nous proposes de suivre des héros qui réalisent une quête trop grande pour eux. En effet, même si nos trois héros sont débrouillards, je pense que tu t’es rapidement rendu compte que les faire voyager allait être compliqué d’un point de vue financier, d’où l’astuce de l’argent sans fond et qui se digitalise et toutes les autres.

J’ai donc plusieurs suggestions à te faire :

  • La première serait de peut-être modifier un peu ton scénario et d’ajouter un autre héros plus plausible à cette affaire, sans entamer les thématiques que tu évoques dans ton roman : le père d’Henry. Pourquoi pas ne pas dire qu’après avoir découvert l’argent dans sa chaise, Henry le confronte ou que son père le surprend avec les billets ? Le père a aussi des intérêts personnels, surtout familiaux, à découvrir ce mystère : son frère et sa femme sont morts à cause du Nutella ! En plus, ce voyage le confronterait à son fils.

J’ai regardé récemment des astuces d’écriture pour démontrer l’intelligence de personnage dans une vidéo Youtube que je t’invite à regarder (https://www.youtube.com/watch?v=zF6Zx32cVGs). Dans celle-ci, le vidéaste nous explique comment les auteurs écrivent des romans policiers type Sherlock Holmes : ils écrivent la résolution puis tout le chemin vers le début du récit. C’est ce qu’on appelle de l’écriture avec des restrictions. Par exemple, comment tes héros peuvent quitter le territoire français sans inquiéter leurs parents ? Simple : il suffit que le père d’Henry soit impliqué et propose aux parents de Paul et Joe de les amener voyager. Tu veux que ton enquête autour du Nutella soit réaliste ? Ne défait pas les intrigues et les obstacles avec des aides extérieures, mais demande-toi quels éléments ont en leur possession tes héros pour s’en sortir. Tu le fais très bien avec le code, d’ailleurs : internet est notre ami !

Pour conclure cette partie scénario, le concept est vraiment très bien trouvé, mais à chaque fois on a l’impression que l’intrigue se dénoue pour les héros, nous demandant si on ne ferait pas mieux d’aller à la dernière page, car on n’a plus aucune tension sur si oui ou non ils vont y arriver, principe même d’un mystère.

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2 • Un Univers… qui manque de saveurs ?

Dans ton résumé, tu parles de survivalisme. Et dans les débuts de ton roman, tu nous dresses le cadre spatio-temporel : nous sommes dans un Paris du futur, en 2060. Et en plus, vient de se produire une crise sanitaire plus grave que la vache folle ou la grippe aviaire : une intoxication au Nutella. La symbolique est belle, car la pâte à tartiner représente tous les vices de la société de consommation : mauvaise pour la santé et pour l’environnement, bien que bonne sur le coup.

Sauf qu’à aucun moment on ne voit l’impact de tout ça dans ton monde. En fait… on ne voit pas du tout ton monde et à quoi il ressemble : les rues de Paris sont vides et tes héros circulent comme des fous en vélo ou en courant. On sort du pays sans réel contrôle. Pareil à Francfort ou au Danemark, ou même Aldborg. Avec toutes ces destinations, ton roman devrait :

  • Me donner envie de voyager. Or, j’ai eu l’impression d’être à la campagne où dans des petites villes vides de monde (c’est peut-être le cas ! Mais explique-le !)
  • Me partager ta vision de l’Europe de demain. Je ne te demande pas de me parler d’immigration ou de crise économique, mais on sent qu’autour de ce Nutella se passe pas mal de choses que certains puissants ne veulent pas que l’on déterre. Très bien ! Sauf que si dans ton univers tout va bien et cette crise du Nutella n’a pas tant bouleversé le monde, pourquoi se donner tout ce mal pour aller le chercher ?

Sinon… autant modifier les dates ou même créer une France alternative, type 2020-22 après la fin de la crise.

Sinon, on a des incohérences de fond, en lien avec les facilités scénaristiques :

  • Tu n’évoques jamais le voisinage et d’un coup Henry a un voisin qui fait des fausses cartes, en une nuit
  • Un colis sans numéro de suivi ça n’existe plus aujourd’hui. Ou alors on les détruit, surtout après cinq ans. Pour éviter cela, dis seulement que l’expéditeur a utilisé un nom d’emprunt ou même son prénom et nom de jeune fille par exemple
  • Une postière qui se souvient de tête d’un colis parmi des milliers, ça fait un peu gros, non ?
  • Ton héros paye en ligne alors qu’il a de l’argent physique. A ce sujet, tu devrais peut-être annoncer la somme et nous donner le montant restant à mesure qu’ils progressent, pour augmenter notre tension. Imagine, ils leur manquent assez d’argent pour quitter tous les trois la Sibérie : que de tension !
  • Trois enfants qui quittent le territoire français, vont de pays en pays et aucune Alerte Disparition n’est lancée ? Les parents pas plus inquiets
  • De tous les pays visités, je n’ai pas vu de différence, en dehors des langues parlés et de la température pour le Danemark. Tu aurais pu nommer tes villes différemment ou les inventer, ça aurait été pareils, et c’est dommage, car on veut voyager !

personnage - critique - lecture - analyse - correction

3 •  Des Personnages délicieusement parfaits ?

Un trio qu’on veut suivre

Franchement, côté personnage, si on se concentre sur notre trio et le père d’Henry, je n’ai pas grand-chose à dire. C’est même la raison N°1 pour laquelle j’ai envie, et d’autres aussi, de continuer de te lire : on veut voir ces trois garçons se débrouiller pour résoudre une énigme trop grande pour eux. Ils ont chacun leurs forces et l’amitié est palpable sans que tu ne nous abreuves de souvenirs. Typiquement, la scène où ils intègrent le groupe Messenger et se choisissent un pseudo est excellente ! Sans rien dire, tu nous donnes une belle leçon sur l’amitié : avec ses amis on peut être qui on est réellement. Henry, le fils soumis à son papa, devient En Riz, le garçon aventureux et leader rusé. A quelques rares moments, remarqués car m’ont sorti du récit, on sent la patte de la psychologue : les trois garçons incarnent une philosophie de vie particulière, et savent quand laisser parler celle de l’un ou de l’autre. L’un ne jure que par l’intellect, mais à un moment donné acceptera de faire appel à la chance, l’autre au courage aveugle et à l’audace. D’ailleurs, tous trois ont un vécu parental différent :

  • L’un aime beaucoup sa mère
  • L’autre n’a pas connu ses parents
  • Le dernier a perdu sa mère et vit une relation conflictuelle avec sa mère

Pourtant, à travers cette quête pour le Nutella, ils vont se dépasser et grandir. Encore une fois, un beau message sur le fait que parfois dans la vie on peut commencer avec les mauvaises cartes, mais rien ne nous empêche de tenter de gagner avec. Dommage, ce côté travail et effort est gâché par des facilités scénaristiques qui atténuent la condition première pour qu’ils arrivent au bout de leur quête : travailler en équipe en comptant les uns sur les autres.

Puis vient les personnages secondaires ou tertiaires que tu n’as pas du tout travaillé, ou moins.

  • Le Père maniaque du contrôle qui ne contrôle rien, pas même son fils : comment son fils a pu payer en ligne ses billets et partir sans qu’il ne le voie ? Il le contrôle, il ne le déteste pas, au contraire. Il ne l’appelle pas, n’alerte personne et surtout ne bloque pas ses moyens de paiements en appelant la banque.
  • La maman aimante qui n’appelle pas son enfant pour savoir où il se trouve : de même, aucun signe de vie.
  • La postière et la jeune femme qui arrivent au bon moment (voir partie scénario)

Mais je ne m’attarde pas sur le sujet, car c’est en lien avec le scénario.

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4 • De nombreux messages mal dosés ?

Au-delà de la simple quête du mystérieux expéditeur, tu nous offres un véritable voyage à travers une Europe de demain après une intoxication au Nutella. Ici, la symbolique autour du Nutella est géniale, car elle représente les deux facettes de notre société de consommation :

  • Elle nous nourrit tous les matins avec des mets succulents qui font partie du traditionnel petit-déjeuner
  • Mais nous empoisonne à petite dose

Malheureusement, tu ne nous parles que succinctement de cette histoire d’empoisonnement au Nutella, ou plutôt de ses conséquences : par exemple, ça aurait été cool de voir comment les produits sont emballés ou que désormais les humains avaient des couverts/frigos parlant qui contrôlaient leur nourriture et leur équilibre. Ça rajouterait un cadre spatial encore plus intéressant à ton histoire, au centre de ton histoire : notre alimentation actuelle n’est-elle pas un poison ?

Tradition, progrès et héritage : à divers moments, on retrouve cette idée que la technologie serait une chose mauvaise, à la différence de la lecture papier, surtout dans la relation qu’entretient Henry avec son père. Jusque dans leur façon de manger, les deux hommes s’opposent. L’adulte traditionaliste voit en mal le téléphone, alors que l’adolescent qui vit dans le progrès l’utilise comme un outil pour exister (il peut être son vrai lui) ou en complément de ce qui se fait déjà : les livres sont limités, pas l’internet grâce à plusieurs outils comme Messenger ou Google Traduction. Se pose alors la question de l’héritage : que doit-on garder ou rejeter pour avancer ?

Cette question semble centrale, car le pot de Nutella est semblable à un trésor du passé ainsi que du traditionnel petit-déjeuner gras où on se faisait plaisir. Cette idée est encore plus renforcée, quand on connait l’expéditeur du pot et la raison de l’envoi.

Je ne reviens pas sur le traitement des relations familiales : c’est bien fait, jusqu’à quelques incohérences signalées dans la partie personnage. Le twist au Danemark, trop bien. On retrouve d’ailleurs cette idée d’héritage et passation de flambeau, puisqu’Henry et ses amis doivent achever la mission commencée par leurs prédécesseurs.

Mais cette partie ne pouvait pas être parfaite, car il y a certains messages qui posent problèmes :

  • Le Survivalisme : tu en parles dans ton résumé, mais du coup tu induis le lecteur en erreur, car il s’attend à ce que ces thèmes soient abordés. Je remplacerai peut-être par logique thématique le mot survivaliste par mystérieux expéditeur
  • Comptons sur la chance plutôt que l’effort. En effet, ton roman renvoie un drôle de message. Du style : les gentils ou les héros s’en sortent toujours. Mais c’est faux. Ils se sont lancés dans un voyage illogique et dangereux. On ne peut pas leur donner raison. La logique voudrait qu’ils leur arrivent un truc moche pour apprendre de leurs erreurs. Ton roman devait nous pousser au voyage, mais surtout en quête d’un trésor inestimable difficile à obtenir, si ce n’est au prix d’efforts. Pourtant, dès le début tu joues la carte de la chance, et le dis d’ailleurs. Ce qui casse toute intensité à l’intrigue : ils vont y arriver car la chance est avec eux, qu’ils vont rencontrer les bonnes personnes. Et c’est dommage car ça va à l’encontre du message sur le fait qu’on n’a rien sans rien, qu’il faut payer de son temps, de sa sueur et de son argent pour atteindre des objectifs même inatteignables. Ils doivent se dépasser et après un long périple être sauvés par un peu de chance, mais pas l’inverse

Pour finir, puisqu’on est dans le futur, peut-être un petit mot sur la technologie ou les dérives de notre société que tu prévois dans les années à venir ça aurait été cool, mais on ne peut pas tout faire 😉

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5 • Une forme riche, mais qui s’étiole sur le long terme ?

Ta plume est fluide, très abordable d’un point de vue stylistique et je n’ai pas eu de mal à m’imaginer les scènes, sauf en extérieur où ça manque de vie. (cf. Univers) Au contraire, à certains moments, tout se déroulait comme dans un film.

Tes dialogues m’ont parfois fait rire, car bien amenés ! Quant à la présentation générale et le texte, ils sont d’un niveau professionnel. Attention, parfois à quelques oublis de mots ou fautes, des répétitions et peut-être l’usage trop facile des auxiliaires. Sinon, tu fais un quasi sans faute et même l’erreur basique des phrases trop longues est évitée. On sent que tu écris souvent.

Maintenant, j’ai peur que la structure du récit ne lasse sur la longueur. Je ne sais pas sur combien de page s’étire ton récit, mais il y a ici un risque de prévisibilité. Etant donné que dans la forme actuelle de ton scénario, chaque personnage secondaire ou ville n’apporte pas de problèmes, mais des résolutions inopinées, je ne crains que sur le long terme on s’ennuie. Heureusement le Danemark nous réveille vers la fin, car enchaîner deux destinations sans une opposition, pourquoi pas des autorités qui leur courent après, aurait rendu ton récit mou et prévisible.

Une bonne idée serait d’alterner entre moments d’espoirs et de doutes quant à la résolution de l’énigme, ainsi que l’obligation de faire des détours, des choix difficiles. Quitte à ce qu’ils aient beaucoup d’argent, autant en faire un outil qui leur causera du tort à un moment donné.

Conclusion : écris la fin de l’intrigue et réalise le chemin inverse jusqu’au début

Je t’invite à nouveau à regarder la vidéo du Youtuber (https://www.youtube.com/watch?v=zF6Zx32cVGs), car il y explique plusieurs manières de montrer l’intelligence d’un héros au spectateur et surtout comment écrire des récits sous contraintes, comme le tien. En effet, ils partent totalement handicapés et s’embarquent dans une aventure qui les dépasse. Voir comment ils vont s’en sortir est la seule raison pour laquelle je vais continuer ma lecture ou même acheter le livre. Tu veux que ton enquête autour du Nutella soit réaliste ? Ne défait pas les intrigues et les obstacles avec des aides extérieures, mais demande-toi quels éléments ont en leur possession tes héros pour s’en sortir.

Encore une fois, même si je n’ai pas fini les trente pages, il y a de vraies qualités dans cette œuvre et si tu souhaites nous rejoindre sur Plumavitae, je me ferai une joie de rebosser avec toi ton scénario et les thèmes, pour après te trouver un éditeur !

Que la Plume soit avec toi !

Kev’Angi, le Tyran

Sache que ce que je fais dans cette critique n’a rien d’exceptionnel :

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