fbpx

Avant-Propos

Salut à toi, Autrice, Auteur, Lectrice, Lecteur ou Curieux, moi c’est Big Brother ! Après un temps d’absence, me revoici pour ton plus grand plaisir.

Aujourd’hui, pour te prouver que tous nos Brigadiers sont super bons, c’est la bêta-lecture de Elebora qui t’es proposée.

Pour rappel :

On recrute, alors n’hésite pas à t’inscrire ou à partager. Sur ce, c’est parti !

pencil - critique - correction -scenario-beta-lecture

1 • Le Scénario, le titre, le résumé

Critique du Résumé

Un monde inconnu, des peuples séparés, un ennemi commun d’allure mystérieuse (des eaux maudites ?), deux personnages destinés à être sacrifiés, un pacte avec des divinités : on a ici plusieurs éléments qui attirent la curiosité et donnent envie de tourner les pages.

Critique du Prologue

J’ai trouvé le prologue un peu déconcertant avec des variations sur le thème de la peau et de la chaleur (un peu répétitif : une « chaude enveloppe » et un peu après « nous tient chaud comme un vêtement » / « la peau qui recouvre notre corps puis la fine membrane de derme qui nous délimite et protège nos corps »). Le fait que les associations soient croisées j’ai aussi trouvé ça un peu étrange à lire. On comprend cependant l’idée poétique du monde qui fait partie de nous comme une enveloppe protectrice et dont on doit prendre soin.
J’ai beaucoup plus aimé la deuxième partie avec la présentation des peuples et de leur rôle : « Nous sommes la digue, le seul barrage contre la fureur de l’Oc’N’éan ». Là on ressent bien le devoir, la mission et on a envie d’en savoir plus.

Critique de l’Intrigue principale

Pour l’instant l’intrigue principale reste cohérente et assez simple (ils quittent leurs mondes malgré eux et doivent s’adapter à leur nouvelle terre). Elle est rehaussée du côté de Rose par son ordination et sa transe, ainsi que par les débuts d’intrigues de palais qui apparaissent vers la fin de l’incipit. Je suppose que les intrigues secondaires vont se développer davantage par la suite.

Prise de risque ?

Au niveau de la prise de risque : beaucoup de romans fantasy sont centrés principalement sur l’action et les émotions sont souvent en deuxième ligne (ou alors l’émotion principale est utilisée pour justifier le scénario et l’action du personnage). Ici on se retrouve à l’inverse dans un roman qui cède la première place aux émotions et aux détails sensoriels. C’est une approche très originale qui peut plaire aux lecteurs sensibilisés à ces thématiques mais qui peut en déconcerter d’autres. Pour résumer je dirai que la prise de risque va être de trouver son public et d’équilibrer émotions et scénario par la suite.

island - correction - critique - lecture - univers-beta-lecture

2 • Parlons de l’univers

Un univers poétique

L’univers est riche, coloré et très poétique. L’exploration des sens offre au lecteur la possibilité de s’approprier les lieux autrement. C’est original comme approche les sens des personnages pour amener les décors plutôt que de faire une forme narrative classique. Il y a beaucoup de vocabulaire intriguant mais assez intuitif (par exemple la plaine-poussière) donc on plonge assez facilement dans le monde.

Le traitement des informations

Les informations viennent progressivement : par exemple c’est vers la fin de l’incipit qu’on comprend « L’Oeil, l’Oreille, la Langue et le Nez » du prologue. Les peuples se dévoilent aussi au fur et à mesure ce qui nous laissent le temps d’assimiler leurs caractéristiques. Vu que le vocabulaire et les décors sont déjà assez riches, on évite ainsi l’effet de surcharge au début pour le lecteur.
A ce stade on a envie de continuer, ne serait-ce que pour voir découvrir les derniers peuples (les Noangs surtout qui n’ont pas encore été réellement introduits).

personnage - critique - lecture - analyse - correction-beta-lecture

3 • Analyse des Personnages

Des personnages uniques

A ce stade du récit les relations entre Ocyan et Rose n’ont pas encore débutées. Pour l’instant les interactions entre les différents personnages sont cohérentes. Rose est plus attachante car plus sensible et mise en avant qu’Ocyan (mais peut-être que ça va s’inverser après ?). Cependant ils traversent la même épreuve : celle de la perte, de l’abandon et la découverte de l’inconnu. La différence étant que Rose est tout de suite absorbée par son mariage et ses nouvelles fonctions alors qu’Ocyan semble pour l’intant un peu délaissé et isolé. On a envie de savoir comment ils vont se rencontrer et quelles vont être leurs destinées.

fond - analyse - critique - correction-beta-lecture

4 • Et le Fond ?

Une richesse thématique

Beaucoup de thèmes peuvent être ressortis vu la richesse des émotions : l’importance de nos origines, l’abandon, l’adaptation, le rapport à la nature, l’impact de l’homme sur l’environnement. C’est un texte avec beaucoup de sensibilité et de sensorialité ce qui crée une atmosphère vraiment particulière (j’ai bien aimé en tout cas). On note aussi le conflit entre la notion de devoir (pour le bien commun) et l’injustice de ne pouvoir vivre sa vie comme on le voudrait (l’individualité).

De belles symboliques

Parmi les symboles on retrouve la cupidité mesquine et la perversion des hommes qui vont contribuer à polluer la nature. Et ils en paieront le prix ultérieurement.

Des thèmes actuels et urgents

On aborde ici un sujet régulièrement d’actualité vu le réchauffement climatique et les prises de conscience associées. On se rapproche aussi d’un mouvement émergeant de personnes qui cherchent à se recentrer sur le bien-être personnel et le retour au naturel.

forme - analyse - critique - correction-beta-lecture

5 • Quid de la Forme ?

Le Style

Le style est poétique fluide avec une certaine douceur dans la façon de dérouler l’histoire. Le lexique est assez riche et les associations de mots sont bien trouvées (ex : les Maux-amers).

Un texte plein d’émotions

Il existe une profusion d’émotions ce qui est riche et témoigne d’une belle sensibilité, le hic c’est qu’il y en a tellement qu’on se lasse un peu et le lecteur perd en empathie via le phénomène de saturation. C’est dommage car ça finit par desservir l’ensemble. Une piste d’amélioration pourrait être de réduire par-ci par-là des phrases afin que lorsque le personnage ressent son appartenance à son univers et/ou le manque de ne plus y être on puisse être entièrement avec lui dans le ressenti. Ça permettrait d’en faire ressortir certaines, de les mettre plus en valeur. Après c’est cohérent avec le caractère de Rose qui est traversée par ses émotions, donc dans un flux tourbillonnant de pensées mais du coup le lecteur s’y noie un peu.

La présentation générale

La présentation générale est agréable et claire, je ne peux pas juger de la mise en page avec alinéas etc. car il se peut que le fichier ait été un peu modifié lors de la conversion sur liseuse.

La structure

Au niveau de la structure : quelque chose m’a un peu gênée : Rose repense à son ordination puis à la cérémonie de mariage qui a suivi. Ce sont donc des faits passés. On en déduit qu’elle est à la réception qui suit ces évènements. Or quand elle y repense on repart dans une construction de temps et d’actions qui nous donne l’impression qu’elle découvre tout. C’est plus dynamique pour le lecteur mais on finit par oublier que ce sont des souvenirs, qu’elle l’a déjà vécu. Quand on raccroche le fil à la fin on se mélange un peu avec la chronologie. Par exemple elle regrette la simplicité de ses frères et soeurs face au maquillage et aux coiffures sophistiquées de ses belles-soeurs et, pendant le mariage, elle brûle de savoir à qui appartient chaque paire de chaussures dépassant sous les Harizels. Après l’histoire reste tout à fait compréhensible malgré ça.

Les temps

Au niveau de l’alternance passé-présent : on démarre avec du présent quand Rose est jeune puis on continue au passé alors qu’elle est plus âgée. Il y a un retour au présent quand on l’apprête pour son départ : ce n’est pas cohérent avec la chronologie de l’histoire.

Une scène m’a marqué

Dans l’ensemble le style est équilibré sauf à ce moment :
On passe un long paragraphe à citer le marché passé avec les divinités au sujet des échanges d’enfants issus du quatrième enfant d’un rosier (avec à chaque fois la longue présentation) et à la fin c’est coupé par un « blabla » ? Effectivement le fait de répéter pour chaque clan le rang de l’échange c’est fastidieux mais avec cette tournure de phrase un peu familière ça choque : on parle d’un accord solennel, important qui fait suite à la tragédie des deux amants (et donc à la naissance du mal), ce pour quoi Rose et Ocyan se retrouvent séparés des leurs et de leurs mondes (donc quand même le moteur émotionnel principal de cet incipit) et on termine sur un mot qui reflète l’agacement (de Rose ?). Cela crée un effet de rupture.

Ma proposition

=> proposition : on garde le style de présentation à chaque fois jusqu’au bout même si ça fait lourd (mais au moins c’est harmonieux) ou alors on l’introduit une fois et on enchaîne sur des formules du genre « de même entre le peuple … et … » ou équivalent. Ou alors on termine le récit de la légende avec son côté solennel puis on recentre sur Rose et donc son amertume (comme le montre d’ailleurs très bien la dernière phrase « Oui, en ce soir si particulier, histoire de Gayân et Aran’zyra la touchait amèrement… »)

Questions/remarques que je me suis posée pendant la lecture

  • Sur la mise en page que j’avais la dernière phrase du paragraphe n°1 est « Nous sommes la seule muraille qui retient encore le vide » et le début du paragraphe n°2 est « Nous sommes les peuples de la Rose, dispersés aux quatre vents. » . Est-ce que c’est la bonne mise en page ou est-ce que les deux phrases sont dans le même paragraphe (ce qui me semblerait plus logique) ?
  • J’ai mis du temps à comprendre la première phrase « On la sent Rose. » : c’est la signification de « on l’appelle Rose » c’est bien ça ?
  • Il y a trois répétitions sur le thème « Rose était la quatrième fille, de la quatrième fille du quarante-quatrième rosier soluan, et à ce titre, nul n’ignorait le destin qui l’attendait, le jour de sa vingt-quatrième année. » On annonce donc quelque chose d’important. Puis « Aucune quatrième fille d’une quatrième fille d’un rosier du quatre ne pouvait demeurer au sein du clan des Mille Mains au delà de son vingt quatrième anniversaire ». Là on peut comprendre qu’on insiste pour donner du poids au côté irrévocable et éternel du sacrifice.
    Et un peu plus loin on retrouve « Aucune quatrième fille d’une quatrième fille d’un rosier du quatre ne pouvait demeurer au sein des Mille Mains au delà de sa vingt-quatrième année ». Ce sont presque les mêmes mots du coup je ne sais pas à quoi sert cette troisième répétition ?
  • En parlant de sacrifice dans le résumé, on s’attend à quelque chose d’emblée de plus violent. Et en même temps quitter tous ceux qu’on aime et son monde pour ne plus jamais les revoir (au nom d’une tradition) oui c’est un sacrifice.
  • p5 les az’trads ont perdu leur majuscule 😉
  • p8 faute de frappe « comme tous les siens » et une question : on a toute la description des préparatifs de Rose avant son passage dans le brouillard avec le souci du détail sur la coiffure, la parure etc. mais lorsqu’elle arrive devant le prince Arou elle porte un Kizel (coutume ten’eh). On en parle pas avant. Je pense que ça serait intéressant de le mentionner car la couronne de fleurs d’oranger est un objet familier, qui pourtant lui est pesant, alors que ressent-elle face à ce vêtement étranger qui symbolise déjà tant de choses ?
  • J’ai beaucoup aimé la phrase « et en regardant au loin avec lui, elles savent qu’elles ne verront que souffrance et douleur ». Joliment tourné, ma corde romantique a apprécié.
  • p16 : « Il ne leur imposerait pas sa peine. Il barrait la route aux flots tumultueux, et leur intimerait le calme »
  • Imposer est conjugué au conditionnel présent
  • Barrer est conjugué à l’imparfait
  • Intimer est conjugué au conditionnel présent
  • J’avoue que je suis un peu perdue sur la construction de la phrase. Ne devrait-on pas conjuguer barrer et intimer au même temps ?
  • p23 est-ce que ce sont les mots-amers ou les maux-amers ?
  • p36 « elle sentit ….se raidir imperceptiblement »
  • p40 « des mains vides », p42 « des trouvères » (+p47) et « accompagné d’aruza aux épices »
  • Pendant le désespoir d’Aran’zyra il est écrit qu’il « demeura dix jours et dix nuits au chevet de sa belle » mais un peu plus loin on lit « après quatre jours et quatre nuits de deuil » il quitta la chambre mortuaire. J’ai un peu de mal à me situer : au total a-t-il passé quatorze jours près de Gayân ?

La pagination peut être différente vu que j’ai lu le texte sur une liseuse.

Conclusion

Une approche originale axée sur les émotions et la sensorialité ce qui donne une douceur au récit, peu fréquente sur les thèmes de fantasy. Un univers riche qui offre au lecteur un moment dépaysant. J’ai aimé pas mal de choses et termine suffisamment intriguée pour avoir envie de lire la suite. Je pense néanmoins qu’il y a des choses à retravailler pour mettre le texte plus en valeur (j’en dis plus dans ma fiche). Une lecture agréable en tout cas , bravo :-).

Elebora

Sache que ce que fait Elebora dans cette critique n’a rien d’exceptionnel :

On recrute, alors n’hésite pas à t’inscrire ou à partager. Que la Plume soit avec Toi !


0 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

fifteen − = eight